Journal de bord #2
Pen Duick VI poursuit sa descente vers l’hémisphère Sud à grande vitesse et en tête de flotte en temps réel.
La bataille engagée avec Translated 9 (ITA), le Swan 75 de Marco Trombetti, continue de plus belle. Les deux équipages se livrent à une magnifique bataille de manœuvres au beau milieu de l’Océan Atlantique. Maiden (GBR) et Spirit of Helsinki (FIN) sont à l’attaque juste derrière.
Les conditions météo rencontrées par les participants jusqu’ici sont plutôt clémentes, avec un vent qui n’a pas dépassé 30 nœuds dans les grains. L’équipage de la Mésange Noire doit tout de même rester vigilant quant à l’usure du matériel et l’effort constant que le voilier doit soutenir dans cette aventure. Marie est positivement surprise par les belles performances de Pen Duick VI sur ce début d’étape : il va vite, sans forcer. Voilier le plus grand de la flotte, Pen Duick VI aura un avantage incontestable dans les conditions musclées attendues dans le grand sud.
Sur cette première étape, dans une météo plus complexe stratégiquement mais moins exigeante, son rating IRC le pénalise par rapport à des bateaux plus légers.
Il est encore cependant trop tôt pour faire les comptes. Pen Duick VI bénéficie en ce moment du flux portant des alizés (Trade Winds) au niveau du Cap Vert et s’approche du redouté Pot au Noir, la Zone de Convergence Inter Tropicale, ses orages violents, ses calmes interminables, sa chaleur moite sont le cauchemar des marins depuis des siècles jusqu’à aujourd’hui. Les anglais l’appellent « The Horse Lattitude », car les navires battant l’Union Jack dans le passé se trouvaient contraints de jeter les chevaux, qui consomment beaucoup d’eau et sont très lourds, par-dessus bord lorsqu’ils étaient pris dans les calmes…
Pen Duick VI devra négocier au mieux ce passage de vent faible et se frayer un couloir vers l’hémisphère sud, au risque de perdre l’avantage gagné lors de ces dix premiers jours de navigation.
